Aeonium smithii

L'aeonium smithii ne se trouve que sur quelques pentes bien ensoleillées de l'île de Tenerife. Là il se mêle à quelques aeonium holochrysum mais il préfère se nicher dans le creux de pierres volcaniques où le feu du soleil ne le dérange pas, bien au contraire. Si vous passez par là au cœur de l'été, vous aurez bien du mal à le repérer : seules ses tiges velues (c'est une caractéristique propre à l'espèce) peuvent vous donner un indice de sa présence. Les feuilles ont alors totalement disparu, évitant ainsi à la plante de perdre les réserves d'eau dont elle a besoin en attendant les pluies d'automne.

Les feuilles de l'aeonium smithii, justement, sont vraiment particulières et ne ressemblent à aucune autre dans le genre aeonium. Elles feraient plutôt penser à celles de certains pelargonium succulents. Leur croissance est extrêmement rapide dès l'apparition des premières pluies de fin d'été. Elles se bordent d'un rouge-orangé qui vient magnifiquement achever l'ornement vert presque pastel du reste de la feuille.

N'oubliez surtout pas de regarder l'épiderme inférieur de chaque feuille : de petits traits bruns viennent comme en pointillé décorer cette partie plus discrète de la plante. On retrouve cette caractéristique chez d'autres espèces d'aeonium, surtout quand ils sont très jeunes, mais chez l'aeonium smithii c'est un trait distinctif permanent.

Parmi ses originalités, notez qu'une rosette ne meurt pas vraiment après la floraison. Elle meurt puisqu'elle laisse une tige noire et sans avenir. Mais à la base de l'ancienne rosette naissent des rejets qui deviendront les ramifications de la plante. Il faut donc éviter de couper cette tige trop tôt parce qu'on ne sait jamais exactement d'où vont poindre ces rejets.

Plus exigeant en culture que les autres, l'aeonium smithii demande un sol particulièrement minéral et redoute en toutes saisons l'excès d'humidité. Cette contrainte respectée, vous pourrez garder longtemps cette plante et vous réjouir de son étonnante beauté.