Greenovia dodrantalis

Jusqu'il y a peu, on appelait Aeonium dodrantale ou Greenovia dodrantalis aussi bien les Greenovia qui poussent dans le massif d'Anaga à Tenerife que ceux qui poussent dans le massif de Teno sur la même île. Pourtant les travaux d'Octavio Arango ont montré qu'il y a deux espèces distinctes : celle que nous décrivons ici est celle qui pousse dans le massif d'Anaga. Elle se distingue notamment de l'autre par sa propension à produire un très grand nombre de rosettes. Ces dernières sont de petite taille alors que la rosette mère, la principale, est plus grande. Mais une fois que la rosette principale a fleuri, produit ses graines puis séché, toutes les autres se mettent à prospérer plus encore et il ne s'en trouve plus une pour dominer.

Juste après la disparition de la rosette mère, la plante peut paraître un peu disgracieuse du fait de l'espace vide qu'elle laisse. Mais ce vide peut être rapidement comblé par les nombreuses autres rosettes. Si ce vide au milieu venait à persister, il vous suffirait de déterrer la plante tout entière, de couper avec des ciseaux les restes de la rosette qui a disparu ainsi que sa souche, et de placer au milieu, à sa place, les autres rosettes. Vous obtiendrez ainsi non seulement une plante renouvelée et rafraîchie, mais aussi vous obtiendrez une plante plus belle qu'elle n'a jamais été. Une fois que vous aurez fait cela, sachez que la multitude des rosettes secondaires a beaucoup moins tendance à fleurir que la principale.

Greenovia dodrantalis est une plante de moyenne montagne. Ça n'est donc pas une espèce à planter en plein soleil dans une région chaude. Il lui faut au contraire un lieu partiellement ombragé. Et même si en se fermant totalement la plante résiste infiniment mieux à la chaleur et à la sécheresse, n'en abusez pas. L'aeonium dodrantale reste une plante des hauteurs qui apprécie des coins où la fraîcheur demeure quelque peu même au cœur de l'été.

Parmi les grands intérêts de cette plante, outre sa beauté, il y a sa générosité et celle-ci a plusieurs conséquences qui rendent sa culture très facile. Comme tous les Greenovia, dodrantalis pourrait avoir tendance à conserver de l'eau au coeur de sa rosette, ce qui n'est jamais idéal. Mais toutes les rosettes qui entourent la principale ne regardent pas vraiment vers le haut. Elles entourent la plus grande rosette et restent le plus souvent à l'horizontale, ce qui permet à l'excès d'eau de pluie ou provenant de vos arrosages de s'évacuer très rapidement. De cette manière la plante n'est pas sensible à la pourriture. Mais que cela ne vous empêche pas de tenter la culture de cette espèce sur un mur, dans un talus ou sur tout autre espace vertical ou presque : la plante y réussira très bien.

Vous aurez peut-être envie de prélever des stolons de ce greenovia pour les bouturer et en donner à vos amis ? Ne vous en privez pas : ces boutures pourront prendre facilement à l'automne, quand la plante reprend sa croissance. Mais ne retirez tout de même pas trop de rosettes : c'est leur ensemble également réparti qui fait le charme de la plante et vous pourriez laisser un grand vide. De manière habituelle en effet, il ne repousse pas de nouveaux stolons là où ils ont été coupés.